Film The Dead Don’t Die de Jim Jarmusch : Coffee & Zombies

Sème la terreur

Film The Dead Don't Die Jim Jarmusch

Film d’ouverture du Festival de Cannes 2019, la dernière comédie horrifique de Jim Jarmusch était très attendue, notamment pour son casting impressionnant comme seul Jarmusch sait en réunir : un joyeux medley de légendes du cinéma et de la musique, notamment Iggy Pop et Tom Waits.

Coffee, Cigarettes & Zombies

The Dead Don’t Die c’est un peu le Coffee and Cigarettes version fin monde. Iggy Pop (entres autres Bill Murray, Tom Waits ou Steve Buscemi), en sublime zombie accro au café répond à nouveau à l’appel, joli clin d’œil au film de Jarmusch devenu culte.

Mais au-delà de la simple comédie horrifique, The Dead Don’t Die est aussi un énorme hommage au film culte de Geroge Romero: La Nuit des Morts Vivants (Night of the Living dead, 1968).

Iggy Pop et Tom Waits partageant la réplique dans Coffee and Cigarettes

Iggy Pop et Tom Waits partageant déjà la réplique dans Coffee and Cigarettes.

Un film très George Romero

Des clins d’œil à l’œuvre culte de Romero sont disséminés à travers tout le film, dès les premières images de la scène d’introduction : une voiture qui s’avance vers un cimetière, référence immédiate à la célèbre scène d’introduction du film de Romero. They’re coming to get you Barbara.

Un badge du film avec sa typo vert fluo reconnaissable entre mille sur la veste du personnage de la station essence, ou encore deux répliques qui viendront faire écho à Romero : l’une à propos d’une voiture, dont on dira qu’elle fait « très George Romero », l’autre à propos de l’éventuelle ville d’origine des occupants de la voiture : Pittsburgh, ville d’adoption du feu réalisateur.

Caleb Landtry Jones qui incarne Bobby Wiggins dans The Dead Don't Die

Un hommage qui vient alors souffler un petit vent de nostalgie et de bienveillance dans ce film où il est question de fin du monde : les morts-vivants envahissant les vivants suite à un dérèglement climatique qui entrainera une déviation de l’axe de la terre, quand chez Romero les zombies envahissent la terre faute de place en enfer.

Clins d’oeil et Easter Eggs

Jim Jarmush en profite également pour faire quelques clins d’œil à des classiques du genre, notamment au Nosferatu de Murnau, à John Carpenter avec les affiches en second plan de The Thing et de Halloween La Nuit des Masques. On croit aussi entrapercevoir une image de Leatherface, toujours en arrière plan du personnage de Bobby dans la station essence.

Dans la même veine, une scène fait ouvertement référence à Star Wars lorsque Adam Driver, qui incarne Kylo Ren dans la nouvelle saga Star Wars tend ses clés de voiture qui dévoilent un porte-clé d’un vaisseau de l’empire. Tilda Swinton ne manquera pas de le lui faire remarquer.

Une comédie qui tranche

Au delà de la forme somme toute sympathique : casting à en déterrer les morts, clins d’œil, hommages, répliques à mourir, le fond quant à lui divise un peu.

Comédie qui se veut aussi être un pamphlet un peu grotesque, mettant le doigt sur la société de consommation et notre tendance à nous zombifier dans notre propre vie de vivants. La réplique Kill the Head, littéralement « tue la tête » venant imager tout ça.

Mwouais, cette partie là donne effectivement un peu envie de s’enterrer, d’autant plus que le monologue final de Tom Waits, expliquant toute cette métaphore de vive voix, vient ajouter à la lourdeur du message.

The Dead Don't Die, comédie horrifique de Jim Jarmusch

Toutefois, l’humour, l’absurde (on se croirait parfois dans une pièce de Beckett), les dialogues et la mise en scène viendront sauver la face, le duo Bill Murray – Adam Driver fonctionnant à merveille et nous livrant quelques superbes répliques. D’autant plus que les morts-vivants de Jarmusch ont tendance à reproduire ce qu’ils étaient ou aimaient de leur vivant. On a alors droit à des zombies accros au café, au Xanax, au Chardonay ou à la mode. Joli panoplie de l’absurdité de nos mœurs.

Un film férocement absurde et drôle, finalement assez léger, qui laisse le sourire aux lèvres et dans lequel la réplique « ça ne va pas bien finir » prend tout son sens. Du Jim Jarmusch pur jus, qui a réuni sa bande de potes pour nous offrir une comédie horrifique rock’n’roll, de quoi en faire perdre la tête à Selena Gomez.

En compétition à Cannes, on doutera tout de même de son obtention de la Palme d’Or. Un film qui représente toutefois le genre horreur au Festival, qui plus est en film d’ouverture, ce qui est déjà une petite victoire en soi.

A VOIR SI :

  • Vous voulez voir Kylo Ren rouler en Smart
  • Vous voulez vous payer la tête de Selena Gomez
  • Vous pensez que tout ça va mal finir

A NE PAS VOIR SI :

  • Vous n’aimez pas le café
  • Iggy Pop au naturel vous fait déjà peur
  • Vous pensez que Bill Murray va se pointer avec un Proton-Pack

Crédits photos IMDb


Sème la terreur

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