Après le court-métrage horrifique Zombiphosate, Les Films Guacamole remettent le couvert avec Ravage, un Slasher sur fond de pesticides. Nous retrouvons donc le Glyphosate 8000, MacGuffin de Zombiphosate.
Synopsis :
Deux agents enquêtent sur la disparition d’un employé d’une compagnie de biotechnologie agricole. Leur investigation les mène sur les traces d’un individu assoiffé de vengeance.
La griffe de la nuit
Ce qu’on aime d’entrée dans Ravage, c’est la griffe des auteurs que l’on reconnaitra bien en ayant vu Zombiphosate : même collectif d’acteurs, musique au synthé home made, plans et lumière : pas de doute, ça hume bon le Guacamole, et ça fait bien plaisir.
Un plan qui rapelle celui de l’arbre dans Zombiphosate. Ici Moreau qui s’apprête à pénétrer dans la Black Lodge ?
Autre élément appréciable : ce deuxième opus reflète une maîtrise plus poussée, tant technique que scénaristique ou encore du côté du jeu des acteurs. Basculer d’un genre à un autre (on passe de la comédie horrifique satirique pour Zombiphosate au slasher voir thriller psychologique avec Ravage) tout en gardant le même fil conducteur – notre ami le glyphosate 8000 – ne doit pas être une mince affaire. Alors rien que pour l’exercice de style, on aime.
Halloween Peaks
Quand Zombiphosate faisait écho à la Nuit des Morts des Vivants ou 28 Jours Plus Tard, Ravage nous met dans une toute autre ambiance dès les premiers plans : tasse de café, magnétophone, cigarette, lumière bleutée, Ravage nous embarque dans un flashback direction les années 80-90. On s’attend presque à ce que John Carpenter (la typo du titre du film fait un peu penser à celle de Christine) ou David Lynch ouvrent aux deux protagonistes qui sonnent à la porte du disparu.
The Guacamowls are not what they seem
On ne va pas vous le cacher, les multiples références du film nous ont particulièrement séduits, en particulier celles ayant trait à l’univers de David Lynch et plus particulièrement Twin Peaks.
Notez la ressemblance du personnage féminin Moreau (Virginie Lannelongue) avec le personnage Dale Cooper, agent du FBI accro à son magnétophone dans la série Twin Peaks.
On notera également le gros travail sur la bande son du film (fait maison : comme le guacamole, c’est bien meilleur !) Le thème musical des premières minutes, notamment quand Darrieu (Jean Laudouar) explore la grange, nous ramène aux ambiances Lynchiennes du maître compositeur Angelo Badalamenti. Chapeau bas, on adore.
L’étrange odeur du glyphosate sur le cadavre trouvé par Moreau fait elle aussi référence à Twin Peaks, l’odeur du glyphosate étant remplacée par celle d’huile de moteur dans l’univers de Lynch. Enfin, notons le travail de mise en scène franchement sympathique dans le trailer du film, qui achèvera de convaincre tout amateur de cet univers si singulier.
Alors oui c’est français et pas produit par Mark Frost ou Universal et l’approche choisie est orientée Do It Yourself entre potes (c’est pas comme ça qu’un certain George Romero a commencé ?) Mais c’est finalement bien ce qu’on aimera le plus avec ces deux courts-métrages : c’est fait avec le cœur et les tripes (et un peu de Glyphosate).