Black Mirror Saison 5 : quand la série sombre dans ses propres dérives

Sème la terreur

Série Netflix Blacl Mirror - La saison 5 : une déception ?

Un mythe qui s’écroule, littéralement. Quand tout le monde criait au génie, la saison 5 de Black Mirror nous ramène à la triste réalité. Charlie Brooker a succombé à la tentation du like à outrance au détriment de la qualité.

Série qui dénonçait ouvertement les dérives des nouvelles technologies, notamment celles des réseaux sociaux, il semble que Black Mirror soit devenue, elle aussi, une pute à clics.

Écran noir

On se souvient tous du génial épisode spécial White Christmas (2014), ou du on ne peut plus d’actualité Nosedive (Chute Libre en français, épisode 1 de la saison 3). Quatre saisons donc, où le titre « Black Mirror » prenait tout son sens.

Cet écran noir que sont nos télévisons, téléphones et autres objets connectés, qui lorsqu’ils sont éteints reflètent notre propre image. Reflet magnifié par les nouvelles technologies, qui bien souvent font ressortir notre côté le plus obscur. Derrière un écran, la lâcheté est mot d’ordre, le faux et le sale sont rois. C’est un fait que personne ne contredira et que la série avait si sublimement mis en scène.

Série Black Mirror Episode Nosedive (Chute Libre)

Obsolescence programmée

Petit avant-goût de cette chute pré-programmée : Bandersnatch, épisode spécial interactif : le côté ludico-connecté-on-crée-le-buzz avait déjà finalement un peu pris le pas sur la qualité du scénario, qui était pourtant la griffe, la patte du maître de la série.

L’autre côté du miroir

Black Mirror c’était une série taillée pour pointer du doigt les dérives de notre société ultra connectée, dérives non pas dystopiques, mais bel et bien réelles, qui « pourraient arriver demain ».

C’est d’ailleurs sur cet axe que s’est articulé toute la campagne publicitaire de cette saison 5 : de (vrais) titres de journaux faisant nous dire : « on y est déjà ».

Affiche Black Mirror dans le métro Lyonnais. Crédit photo Twitter @ @alice_jmd

Affiche de promotion de la saison 5 de Black Mirror dans le métro Lyonnais. Crédit photo Twitter @alice_jmd

Une série que l’on pouvait qualifier de bordeline, annonciatrice du pire, faisant écho à des débordements à un clic de se produire.

Street Fighter, Twitter et Miley Cirus

Alors quand les saisons d’avant nous disaient « faites gaffe, on commence à sérieusement déraper », et qu’on se délectait de voir ses personnages s’engouffrer dans les limbes 2.0, tout en se disant dans un coin de notre tête « ça pourrait être nous », la saison 5, elle, ne nous dit, ni ne nous apporte vraiment grand chose.

L’épisode 1, sur fond de Street Fighter, flirte avec l’orientation sexuelle gay, pour finir par conclure que l’adultère, virtuel ou non, peut sauver un couple… Suis comme un peu déçue là déjà.

L’épisode 2, grotesque métaphore d’un pécheur qui confesse ses mensonges à Dieu (Dieu qui n’est rien de moins que le patron de Twitter), nous livrera finalement comme seul message qu’il ne faut pas tweeter au volant… Maintenant j’ai envie de me taper la tête contre la télé.

Enfin l’épisode 3, est le summum du rien, du vide, sur fond de « la femme est un pur produit marketing ». Comble du ridicule que de choisir une pop star formatée par les maisons à fric de disques. Ce qui revient finalement à choir le Titanic comme emblème de la sécurité en mer…

Balck Mirror Saison 5, Miley Cirus insupportable icône pop rock

Au final, l’épisode 3 conclura avec une Miley Cirus qui se rebelle et choisi une image d’elle moins formatée et plus rock’n’roll. Ironie quand tu nous tiens, elle reprendra dans cet épisode deux titres de l’excellent groupe Nine Inch Nails, dont « Head Like a Hole« .

J’ai subitement moi aussi envie de me faire un trou dans la tête pour oublier ce que je viens de voir. Et d’entendre. (Note : le deuxième titre repris est Right Where I Belong, dont la version originale est tout bonnement sublime, jetez un œil aux paroles).

Tristesse absolue que ce dernier épisode, pur produit marketing, une collaboration entre deux artistes en quête de… visibilité. La boucle est bouclée. On dirait bien un épisode sponsorisé. Preuve en est : tapez Right where I Belong dans Youtube et voyez le premier résultat qui ressort.

Le miroir est brisé

Alors ce qu’on retiendra de cette saison, c’est que quand un produit fonctionne, quel qu’il soit, il faut l’exploiter à outrance. Au détriment de la qualité, on table sur la quantité. Dans cette saison 5, la série cible clairement les ados, qui ne faisaient, jusqu’à présent, pas réellement partie de son panel d’audience.

A la manière de la franchise Marvel, sur-exploitée, ou Star Wars qui s’est fait Mickeytiser (haters gonna hate), on se retrouve face à du vide, quand toute la série pointait justement du doigt le comportement vide de sens de notre société ultra connectée.

Into The Void, autre chanson de Nine Inch Nails, aurait été un titre d’épisode tout trouvé.

Note : 1 tronçonneuse, parce qu’on est encore un peu dépendants émotionnellement des saisons d’avant. Une rupture c’est toujours délicat.

A VOIR SI:

  • Vous êtes un ado
  • Vous voulez être bien sûr qu’il soit possible que Black Mirror soit devenu mauvais
  • Vous avez toujours eu envie de coucher avec votre avatar des Sims

A NE PAS VOIR SI :

  • Le marketing qui suinte par tous les pores d’un épisode vous débecte
  • Vous aussi vous trouvez que Miley Cirus a vraiment une dentition de cheval
  • Vous vous en battez le miroir de savoir qu’un acteur de Marvel joue dans l’épisode 1

Crédits photos IMDb SAUF photo affiche dans le métro de Lyon : @alice_jmd sur Twitter


Sème la terreur

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