Documentaire King on Screen : quand réalisation rime avec passion. Entretien avec Daphné Baiwir et Sebastien Cruz

Sème la terreur

Daphné Baiwir et Sebastien Cruz, réalisatrice et producteur du documentaire King on Screen ont accepté de nous accorder un entretien afin de mieux comprendre l’origine du projet ainsi que leurs motivations et leur passion pour l’univers de Stephen King. C’est avec beaucoup de sympathie et de convivialité qu’ils ont répondu à nos questions. Un grand merci à eux pour leur temps précieux.

Bonjour Daphné et Sebastien, pouvez-vous présenter le projet King on Screen aux lecteurs de Terreur Nocturne ? Comment vous est venue l’idée de cet incroyable projet ?

Daphné : Je suis fan de Stephen King depuis que j’ai 10 ans. J’ai lu mon premier Stephen King, Shining, qui m’a été offert par mon père. D’ailleurs pour la petite anecdote, il travaillait à l’époque en tant que gardien de nuit dans un hôtel !

Jack Nicholson Shining

 

C’est comme ça que j’ai découvert Shining, grâce à mon père. J’aimais déjà avoir des frissons à cet âge là, donc la littérature d’horreur m’attirait déjà beaucoup. J’ai lu le livre et ai vraiment adoré, et c’est par ce biais que j’ai découvert Stephen King. Depuis j’ai lu tous ses livres, je me précipite sur tous ses nouveaux romans.

L’idée du projet est donc venue petit à petit. Il existe bien-sûr des documentaires sur Stephen King, mais de manière assez « timide », dans le sens où étant fan, je n’ai rien appris de nouveau en les regardant. Le point de vue de départ du projet était de se dire : on connait l’histoire autour de de Stephen King, mais est-ce qu’on pourrait aller plus loin, comment est-ce qu’on pourrait découvrir des anecdotes et l’aborder sous un angle nouveau ?

Je m’intéresse aussi beaucoup à tout ce qui est fait autour de l’auteur, j’ai vu beaucoup d’adaptations et je me suis dit que ce serait une approche intéressante que de se pencher sur les cinéastes et sur leur point de vue à eux. C’est comme ça que j’ai petit à petit construit le projet. Je trouve aussi qu’il est très intéressant d’illustrer le documentaire avec des images de making-off des films en questions (Carrie, La Ligne Verte, etc.). J’ai pensé que c’était une manière originale d’illustrer les propos des intervenants.

❞L’introduction du documentaire sera un court-métrage de fiction dans une ville et une ambiance typique de l’Univers de Stephen King❞

La grande particularité de ce documentaire est le fait que l’introduction sera une petite fiction, avec énormément de références à l’oeuvre de King. Je parle de plus de 200 références sur lesquelles je suis en train de travailler pour ce court métrage d’introduction.

Il s’agit de l’histoire d’un personnage qui arrive dans une ville et qui va découvrir que certains évènements un peu particuliers s’y déroulent. L’ambiance sera très « Kingienne ». En ce qui concerne les acteurs, le choix dépendra aussi du budget, mais l’idée serait d’approcher les acteurs emblématiques des adaptations comme par exemple Jeffrey DeMunn, qui a joué dans beaucoup de films adaptés de l’œuvre de Stephen King (Les Évadés, La Ligne Verte, The Mist).

Jeffrey DeMunn-La Ligne Verte

 

Sebastien : Les clins d’oeil et easter eggs présents dans cette introduction seront d’une part visuels : un tag sur un mur, un horaire affiché sur l’horloge de la ville, tout sera une référence. D’ailleurs dans l’idéal, les acteurs eux-même seraient des références, avec quelques guest stars qui donneraient vraiment une autre dimension à l’oeuvre de King. On a vraiment l’impression que les gens qui travaillent sur des projets d’adaptation de l’auteur, qu’il s’agisse de réalisateurs ou d’acteurs, se passionnent très rapidement pour son univers et ont tendance à y revenir.

Daphné : L’avantage de l’introduction sous forme de fiction est aussi de complètement contraster avec ce qu’on a l’habitude de voir dans un documentaire et d’essayer de donner envie aux gens qui pourraient avoir des aprioris sur ce format. Les fans devraient aussi être ravis des plus de 200 références à y trouver! Nous mettons tout notre coeur à montrer que nous allons plus loin que le classique documentaire, c’était vraiment l’objectif dès le départ.

Mary Lambert est l’une des rares femmes à avoir réalisé une adaptation basée sur un roman de Stephen King (Simetierre – 1989), avez-vous essayé de la contacter et de l’inviter à prendre part au projet ? 

Daphné : Tout à fait, j’aimerais particulièrement qu’elle participe à ce documentaire, étant une des rares femmes à avoir adapté King. Pour moi c’est très important d’apporter un peu cette touche féminine. Cela dit, il n’est pas toujours évident de contacter les personnes, certaines sont plus ou moins accessibles. Par ailleurs la crise sanitaire du Coronavirus a également retardé nos démarches. Nous espérons finalement que le fait d’avoir déjà une liste d’invités confirmés ne fera qu’encourager d’autres confirmations, un peu comme un effet boule de neige.

Sebastien : Il faut savoir que nous ne nous limitions pas sur le nombre de personnes que nous allons rencontrer, nous en sommes pour le moment à 15 invités confirmés, mais nous espérons que ce nombre augmentera encore et avoir de bonnes surprises.

Stephen King et Mary Lambert sur le tournage de Simetierre

Quel sera le format du documentaire, quel type de contenu et de support allez-vous proposer ?

Daphné : Étant donné que nous prévoyons beaucoup de bonus, plus il y a d’heures d’interviews et mieux c’est. Tout ce qui est intéressant mais qui ne peut pas forcément figurer dans le documentaire pourra alors être utilisé à travers des bonus et donc de proposer une oeuvre très complète.

❞Nous allons adapter le projet sur différents types de supports. Le film, des bonus online, un dvd, mais également un livre making-off❞

Sebastien : L’autre particularité du projet est qu’il sera diffusé sur plusieurs médias. Nous allons l’adapter sur différents types de supports : le film, des bonus online, un dvd, mais également un livre making-off, avec les transcriptions des interviews. C’est un projet en cours, nous sommes encore à la recherche d’un éditeur. Cela permettrait d’avoir une approche et un public différent, qui apprécierait le format lecture. Toutes les interviews complètes seront également accessibles en bonus pour nos plus grands contributeur (campagne de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank). L’idée est qu’il y en ait pour tous goûts.

 

Il s’agit donc d’un projet participatif, où les fans pourront contribuer à plusieurs niveaux ?

Sebastien : Absolument. Il s’agit d’un projet participatif mais pas uniquement sur le plan financier. La participation se fera sur l’ensemble de la stratégie de production. Nous essayons vraiment d’investir et d’engager tout le monde. Nous partageons un maximum d’actualités et de contenu sur le tournage, et allons faire en sorte que tout le monde puisse être tenu informé, presque en temps réel, tout au long du projet.

Nous consultons aussi notre communauté, notamment sur Facebook, en leur donnant la parole. Il sera donc possible aux fans de soumettre par exemple leurs questions à poser aux réalisateurs, je pense notamment à Frank Darabont qui suscite beaucoup d’intérêt. Ce dont nous avons vraiment envie est d’impliquer les fans le plus possible dans le processus de création.

❞On a envie de faire ce film avec les fans et pour les fans❞

Daphné : C’est une expression que j’utilise souvent et cela me tient vraiment à coeur : nous voulons faire un film avec les fans et pour les fans. Beaucoup ont cette frustration d’avoir envie d’en savoir plus, et se disent en voyant d’autres choses qui ont pu être faites : ok c’est bon, on connait, on a envie de découvrir de choses qu’on a jamais vues avant. Pour moi, il est primordial d’aller le plus loin possible dans la démarche.

Avez-vous déjà des dates de tournage et une date de sortie approximative à nous communiquer ? 

Daphné : Nous aurions déjà du débuter certains tournages en avril, mais suite aux restrictions liées Coronavirus, nous avons du reporter. Idéalement, nous aimerions partir fin septembre pour faire les premières interviews. Donc une date de sortie potentielle à l’automne 2021. Ça dépendra aussi des festivals. L’idée est bien évidemment de faire parler du film et d’avoir une résonance partout dans le monde.

❞C’est un documentaire universel, international, et nous souhaitons qu’il devienne une référence dans les documentaires sur King.❞

La dimension internationale du projet et quelque-chose qui me tient beaucoup à coeur, parce-que Stephen King est universel, tout le monde le connait, quel que soit le pays.

Sebastien : C’est un documentaire qui se veut universel, international, et nous souhaitons qu’il devienne une référence dans les documentaires sur King. J’espère que c’est un film qui va attirer pas mal de monde, parce-que le casting est incroyable, parce-que le concept est original,  parce-que l’intro sera, je pense, époustouflante et complètement hors du commun.

Parlons un peu de vous et de vos goûts en matière de cinéma : quel est votre film d’horreur favori ? 

Sebastien : Daphné est une grande amatrice d’horreur, moi je suis un peu plus timide par rapport à ce genre. Par contre j’adore l’horreur dans le sens où je trouve que c’est bien plus qu’un genre. Ce qui est fantastique c’est la variété que propose ce genre, il y a un panel si vaste et des façons de faire des films si différentes que je trouve ça fascinant.

J’ai dernièrement eu un coup de coeur pour la série des films Chucky, qui sont je trouve un bon point d’entrée dans le registre pour les gens qui seraient un peu frileux, parce que le film est teinté d’humour et de moments plus légers.

En revanche mon film d’horreur préféré et celui qui me fait le plus peur est Sinister. Je hurle littéralement quand je le voit, même la 3ème fois je hurlais encore !

Daphné : Chambre 1408 est selon moi vraiment excellent. Je trouve qu’avec ce film Mikael Håfström a réussi a créer un ambiance qui est absolument remarquable.

Chambre 1408 Mikael Håfström

 

Et votre plus grosse terreur au cinéma ? Le film qui vous a vraiment fait faire des cauchemars ? 

Daphné : L’adaptation télévisuelle de Ça (1990). Je trouve que ce clown avait quelque chose de particulièrement effrayant parce qu’il n’avait pas l’air effrayant justement. C’est un clown comme ceux qu’on inviterait à son anniversaire, l’air sympa et coloré est quelque chose qui m’a littéralement glacée d’effroi. Et puis cette musique de fête foraine un peu creepy est très angoissante. Je n’ai jamais apprécié les clowns et je pense que c’est vraiment lié à Ça !

Aussi récemment j’ai trouvé que The Jane Doe Identity était un film à l’ambiance vraiment particulière, qui met franchement mal à l’aise.

Sebastien : Moi j’adore les clowns, ils me fascinent, mais je dois avouer que l’adaptation télévisuelle de Ça a aussi engendré mes premiers cauchemars. Après je dois aussi avouer que Sinister est vraiment aujourd’hui le film qui me fait le plus peur, mais que j’adore regarder pour autant, au moins 1 fois par an !

Un grand merci à tous les deux pour cet échange ô combien intéressant, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter que votre campagne de crowdfunding soit une réussite et qu’elle vous permette d’accéder à un dimension supplémentaire pour ce superbe projet.

Crédit photos: IMDb.com

Baiwir was here
-So was Cruz


Sème la terreur

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